17e journée de rencontre de la CIRI – dimanche 17 mars 2024

A vos agenda!

La CIRI organisera sa 17e journée de rencontre autour le la thématique « Relations entre musulmans et non-musulmans : échanges sur nos expériences d’incompréhension et d’ouverture ».

La rencontre se déroulera dans une mosquée de la région liégeoise (lieu exact à préciser), avec organisation d’un co-voiturage depuis la gare de Liège.

En collaboration avec M. Amine Hensch, imam de la mosquée de Verviers, le format de notre journée annuelle, ne se déroulera pas tellement sous forme de conférences, mais plutôt de tables d’échange régulé entre chrétiens et musulmans.

De manière volontaire, cette rencontre a été fixée durant le ramadan. Elle débutera en début d’après-midi et se conclura par la rupture du jeûne afin de prolonger les échanges.

Une invitation détaillée avec les modalités d’inscription vous parviendra dans les prochaines semaines.

Cette information nous a été transmise par Benjamin STIEVENART, président de la CIRI (Commission Interdiocésaine pour les Relations avec l’Islam).

Quelques suggestions de lectures

Daniel MARGUERAT, Paul de Tarse, l’enfant terrible du christianisme, Seuil

Une suggestion de Jean-Marc Drieskens

Célèbre parmi tous les apôtres, saint Paul est aussi le plus mal connu. On le dit colérique, doctrinaire, antiféministe, hostile au judaïsme. Après le message simple de Jésus, il serait venu tout compliquer avec une théorie obscure du péché… Mais qui a vraiment lu ses lettres ? Qui a deviné l’homme derrière les propos de Paul de Tarse ?
L’originalité du livre de Daniel Marguerat est d’immerger ses écrits dans la vie tumultueuse et passionnée de l’apôtre. Car derrière les textes de ce grand théologien, il y a un homme qui aime, qui lutte, qui peine et qui souffre. Qui est l’homme Paul ? Qu’a-t-il vécu, expérimenté, souffert – au point que, de cette vie, a surgi une pensée fulgurante ?
Ce qu’on appelle la « théologie de Paul » n’est pas une doctrine intemporelle, qu’on débiterait à coups de formules dans un catéchisme. Daniel Marguerat montre sous quelles impulsions, à la suite de quelles rencontres, sous le coup de quels chocs cette pensée s’est peu à peu construite.
On apprend ainsi comment l’apôtre réconforte les chrétiens de Thessalonique harcelés pour leur foi. Comment il confie aux femmes en Église une place et un rôle qu’elles perdront rapidement ensuite. Comment il milite à Corinthe contre les discriminations. Comment il plaide chez les Gaulois de Galatie en faveur de l’universalité du christianisme. Et comment il fut, tour à tour, adulé, détesté ou oublié.
Un livre passionnant, qui fait découvrir un Paul peu connu. Sa pensée incandescente fait de lui, aujourd’hui encore, l’enfant terrible du christianisme.

Si le livre vous intéresse, vous pouvez le commander ici.

Rémi Brague, Après l’humanisme, l’image chrétienne de l’homme, Salvator

Une suggestion de Jean-Marc Drieskens

Le concept paraît presque désuet, tant est consommé ce qu’il convient d’appeler une « crise de l’humanisme ». Son essoufflement ne se traduit pas par la profusion de discours dédaigneux vis-à-vis de l’homme, ne nous méprenons pas. C’est par « compassion » que cet humanisme, vidé de sa substance, envoie ses métastases. C’est de vouloir être mieux humain, seul humain, trop humain que l’homme moderne engendre des chimères. 
L’homme nouveau rêvé par les différents régimes fascistes ou soviétiques fut un avant-goût de l’homme augmenté rêvé par les transhumanistes ; de même l’Untermensch trouve aujourd’hui ses avatars dans la foule de ceux qui ne ressemblent pas au projet voulu pour l’humanité. La tentation de définir l’homme à partir de lui-même (c’est-à-dire, en pratique, à partir de soi-même) conduit invariablement à reléguer une partie des hommes au rang de « sous-hommes »
Seule une image de l’homme qui le sauve empêche ce clivage idolâtre. Pourquoi ?

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Jean-Christian Petitfils, Jésus, Fayard

Suggéré par Ingrid Busa

Jésus est le personnage le plus connu de l’histoire universelle. Mais que sait-on de lui ? Qui était-il vraiment : un prophète, un réformateur juif, le Messie attendu par Israël ? Pensait-il être le Fils de Dieu ? Pour quelles raisons a-t-il été crucifié en l’an 33 de notre ère et à l’instigation de qui : Romains ou autorités juives de Jérusalem ? Utilisant les dernières découvertes archéologiques et les acquis de l’exégèse biblique, Jean-Christian Petitfils reconstitue le plus exactement possible cette vie du « Jésus de l’histoire » qui permet de mieux comprendre le « Christ de la foi ».

Ce livre, destiné à un large public, est la version courte de l’ouvrage de référence du même auteur, paru en 2011. Mis en page et présenté sous forme de « récit graphique » par Vincent Ravalec, il a l’originalité d’être la première vie de Jésus illustrée par l’intelligence artificielle.

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Zeruya Shalev, Stupeur, Gallimard

Suggéré par Lucy Schartz

A la fin de sa vie, Mano, Menahem Rubin, confond sa fille Atara avec Rachel. Mais qui est-elle ? Atara en entend parler pour la première fois. Elle n’aura de cesse de retrouver cette Rachel qui semble avoir beaucoup compté dans la vie de son père, cet homme si froid et si brutal qu’elle a fui dès qu’elle a pu.

Alternant les points de vue, Zeruya Shalev nous livre les pensées de ces deux femmes. Si Mano semblait avoir tourné la page de son passé, Rachel est toujours meurtrie par cette répudiation, qu’elle n’a ni voulu ni accepté au fond d’elle-même. Ce premier amour, elle l’avait rencontré après la guerre, alors que l’un et l’autre combattaient au sein du Lehi, contre l’occupant britannique qui administrait les territoires palestiniens. Ce coup de foudre se transformera en mariage en 1947, dans la clandestinité, et moins d’un an plus tard, Mano décidera de rompre. Sans explication.

La venue d’Atara dans la vie de Rachel bouleversera la nonagénaire en la replongeant dans un passé lointain et douloureux.

Je suis peu à peu entrée dans l’histoire de ces deux femmes qui au fond se ressemblent beaucoup. Zeruya Shalev dépeint merveilleusement bien ses personnages et leur psychologie est décrite avec finesse et profondeur. J’ai aimé l’alternance de leurs souvenirs, la plongée dans une Histoire dont je ne connais que les grandes lignes et les informations distillées çà et là sur la vie quotidienne en Israël aujourd’hui et son interférence avec la vie de ses héroïnes. 

Ces deux femmes, une dame de 90 ans et l’autre qui approche de la cinquantaine ont des tempéraments volontaires et opiniâtres. L’une et l’autre se sont opposées à leur famille pour vivre leur vie et aller au bout de leurs idées. Elles partagent des valeurs similaires, ont vécu des histoires de couples difficiles, ont des rapports tendus avec leurs enfants et portent en elles une culpabilité qui n’a cessé de les hanter. Chacune a dû faire des choix qu’il a fallu assumer pleinement ensuite et ce ne fut pas toujours facile.

A travers ces deux femmes, c’est 80 ans de l’histoire d’un pays gangréné par ses luttes internes qui se dessinent sous nos yeux. Leur douleur, leurs amours, les combats… ce sont ceux de chaque famille israélienne. Les enjeux de pouvoir se jouent au sein même du cercle intime de la famille et laissent entrevoir les fractures de la société israéliennes tiraillée entre passé et présent. J’ai aimé découvrir cette auteure à travers ce roman dense et ses héroïnes et je vous invite vraiment à vous laisser tenter.

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Suggéré par Sophie Muselle

Un recueil de contes du monde entier pour réfléchir ou faire réfléchir au sens de la vie. Le conte est une ouverture formidable sur les grandes questions philosophiques et ce, à tous les âges. Alors pourquoi ne pas s’ouvrir à l’autre dans sa différence via les contes d’autres cultures ? 

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Suggéré par Sophie Muselle


La force est d’aimer le faible » a écrit Steinbeck dans Des souris et des hommes, « la force est d’aimer le faible » nous dit l’Evangile devant ce bébé, Jésus, qui vient de naitre, « la force est d’aimer le faible » nous rappelle-t-on en cette période de Noël. « La force est d’aimer le plus faible » nous dit Jérôme Colin à nous, les adultes, face aux jeunes en décrochage, en perte de sens, en colère contre un monde auquel ils ne comprennent rien.

Vous pouvez commander le livre ici.

Suggéré par Sophie Muselle


Je vous conseille, à vous qui êtes entourés de jeunes toute la journée, de jeunes parfois largués, perdus, en colère, inadaptés, de lire ce livre qui vous remue de l’intérieur : Les dragons de Jérôme Colin. Jérôme Colin que vous connaissez peut-être, journaliste à la RTBF (il anime « Entrez sans
frapper » et « Hep Taxi »), nous livre à travers son livre une histoire poignante d’adolescents inadaptés, en colère, à la recherche d’un sens qu’ils ne trouvent pas. Ce livre vous permettra peut-être de voir avec un autre regard ces jeunes que l’on croit perdus, que l’on ne comprend pas, parce
qu’ils sont dans une détresse terrible que nous n’imaginons pas. Il ne vous permettra peut-être pas de les comprendre, car ils y a des épreuves que l’on ne peut comprendre, mais au moins de pouvoir leur offrir un regard ou un mot plus juste pour qu’ils se sentent moins seuls. Parce que dans nos
écoles aussi sont les dragons et que « La force est d’aimer le plus faible ».

Marc Romainville, A l’école du doute, Puf

Suggéré par Jean-François Desarcy

Internet est un incubateur idéal de la pensée approximative. Il profite habilement de certaines de nos prédispositions cognitives pour capter notre attention et nous attirer dans les filets des fake news et des théories complotistes ou « alternatives ». Nous finissons par ne plus savoir où est la vérité. L’école a donc, plus que jamais, la mission cruciale de développer l’esprit critique des jeunes, pour qu’ils se construisent des idées justes et nuancées du monde qui les entoure. Se trouve proposée ici une méthode innovante de développement de l’esprit critique pour l’ère numérique. Le principe en est simple : la domination de sa pensée exige de comprendre les mécanismes de traitement de l’information numérique qui expliquent notre crédulité à son égard. Enseigner aux jeunes à penser juste, à partir d’une meilleure connaissance du pourquoi ils pensent souvent faux sur Internet, fera d’eux des citoyens digitaux prudents, nuancés et critiques, condition essentielle au bon fonctionnement de nos démocraties.

Marc Romainville est professeur à l’université de Namur.

Si le livre vous intéresse, vous pouvez le commander ici.

Et pourquoi pas un film?

Suggéré par Sophie Muselle

Noël, c’est aussi la rencontre avec l’autre, l’autre dans sa différence, dans sa vulnérabilité, dans sa fragilité, dans ce qu’il peut m’apporter là où je ne l’attends pas et laisser cette rencontre nous changer. 

Pour réfléchir sur la rencontre inattendue qui me boulverse, qui m’apprend, qui me fait grandir, je vous propose de regarder « Je verrai toujours vos visages » de Jeanne Herry (avec un beau panel d’acteurs français) sur la justice restaurative. C’est une leçon de vie et de pardon, une leçon sur le vivre ensemble les erreurs, malgré la violence donnée ou subie. Un film à voir en famille mais également en classe pour faire réfléchir nos jeunes à la question de l’humanité, de la justice, du jugement et de l’enfermement de l’autre dans ses actes les plus sombres. 

Bande annonce ici

Conflit Israël et Territoires palestiniens occupés

Mise à jour 14/11/2023: Un article publié dans Le Soir annonce que la ministre de l’Education Caroline Désir (PS) a reconnu mardi que la fiche pédagogique censée aider les enseignants à expliquer le délicat conflit israélo-palestinien en classe n’était « pas parfaite », tout en jugeant que ce travail de synthèse d’informations incombait aux enseignants. L’article complet est disponible ici.

Article original

« Questions vives » a publié un nouveau dossier consacré au conflit entre Israël et les Territoires palestiniens occupés.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore, « Questions vives » est une équipe essentiellement constituée de journalistes et de pédagogues chargés de rédiger une fiche, dans les plus brefs délais, sur un fait d’actualité susceptible d’être abordé en classe.

Le dossier sur le conflit entre Israël et les Territoires palestiniens occupés peut être téléchargé ici.

Assemblée générale des professeurs de religion

La traditionnelle assemblée des professeurs de religion se tiendra ce mercredi 15 novembre de 14:00 à 17:00 à la Maison Diocésaine de liège.

L’invité spécial est Eric de Beukelaer, vicaire général pour le diocèse de Liège et chroniqueur pour la Libre Belgique. Le thème du jour: l’analphabétisme religieux contemporain, un enjeu pour les professeurs de religion.

La conférence sera suivie d’un temps de questions-réponses et d’interventions courtes et diverses. L’assemblée sera clôturée par un temps convivial.

Entrée libre. Bienvenue à toutes et tous.

L’affiche de l’AG peut être téléchargée ici et diffusée le plus largement possible.

Notre délégué épiscopal prend congé…

Par Ingrid BUSA

Après la trilogie ‘examens-corrections-délibérations’, certains s’exclament : « ça sent les vacances ! ».  Ils ne croient pas si bien dire, car ‘sentir’ les vacances c’est ressentir toutes les saveurs qui nous traversent par une variété d’émotions … Chaleur et lumière du soleil, fumées de barbecues et glaces onctueuses, fleurs multicolores et chants d’oiseaux, cris de joies et de pleurs d’enfants jouant à l’extérieur, silences bénéfiques aussi et bien d’autres découvertes dont des lectures et des nouveaux paysages littéraires et des balades aux destinations parfois improbables…  

Les vacances, c’est prendre congé d’une partie de soi pour se laisser ré-enchanter ; un temps de qualité où nos sens prennent plus de place, comme dilatés pour permettre à notre rationalité et nos fonctionnements de se mettre en veille.

Mais pour Marc Deltour, notre délégué épiscopal liégeois, cet enchantement s’ouvre plus grand et le temps s’étire plus loin et plus vaste puisqu’il va quitter ses fonctions dès qu’il aura vidé son cartable…  Voilà qu’il pourra l’échanger contre son vélo ou le troquer contre un sac de rando ; cela fait, il en fera cadeau à son successeur…

N’allez toutefois pas croire que Marc va tout abandonner, c’est mal le connaître… Vous le trouverez de temps à autre en compagnie d’un livre, nous partager une réflexion, quelques idées et d’autres questions. Nous le croiserons encore lors de l’une ou l’autre réunion mais aux carrefours de ses nombreux chemins, nous lui souhaitons d’entre-voir d’autres sentiers, vers d’autres occupations et qui sait se découvrira-t-il de nouvelles passions laissées en jachère ou encore inexplorées. 

Vous qui avez collaboré, discuté et partagé des tranches de vie professionnelle et aussi parfois personnelle avec Marc, je me permets, en votre nom, de le remercier bien chaleureusement pour son engagement au service de l’enseignement et de l’Eglise, manifestant un réel enthousiasme, une connaissance actuelle des dossiers de la matière religieuse, un souci et un soutien sans faille auprès des élèves et des jeunes enseignants, toujours présent, parfois critique, mais à chaque fois dans une démarche d’authenticité et de respect de chacun. Alors, tout simplement, mais du fond du cœur, MERCI Marc !

Ingrid BUSA

CSA Religion Catholique

Du nouveau au Vicariat de l’Enseignement

Par Marc Deltour

Depuis quatre années déjà, le Vicariat de l’Enseignement est animé selon une collaboration bicéphale : M.F. Montrieux assure la représentation de l’évêque au sein d’une série d’institutions, notamment celles qui concernent l’enseignement libre, tandis que l’octroi des visas et le suivi des cours de religion était de mon ressort.

A partir du 1er septembre prochain, je pars définitivement en retraite et cède avec grand plaisir la place à celui que Mgr Delville a nommé pour les charges que j’exerçais : Jean-Marc Drieskens. 

Après avoir décroché son diplôme d’agrégé en Sciences religieuses de l’UCLouvain, Jean-Marc Drieskens a eu une longue expérience des cours de religion et occupé pendant plus de 20 ans la place de Directeur du Collège St-Barthélemy à Liège. Depuis quelques mois, il est mis au courant d’une série de dossiers à propos desquels nous travaillons déjà ensemble. Il suit aussi de très près tout ce qui touche à l’évolution politique de la place des cours de religion au sein des écoles. A cet effet, il s’est même déjà engagé au sein du Comité consultatif supérieur des cours philosophiques… puisqu’il le préside !

Bref, le témoin est déjà en voie de passation définitive. Je ne doute pas un seul instant que J.M. Drieskens mettra toutes ses compétences au service de l’accompagnement des enseignants et du suivi politique et pédagogique des cours de religion. D’avance, je l’en remercie.

Dans cette ligne, il est bon de vous informer, chère lectrice, cher lecteur, qu’une date a été arrêtée pour la traditionnelle assemblée générale des professeurs de religion : le mercredi 15 novembre prochain après-midi.  Jean-Marc Drieskens et Ingrid BUSA, accompagnatrice pédagogique, reviendront, j’en suis certain, sur cet événement.

En ce qui me concerne, je suis très heureux d’avoir participé à cet effort pour maintenir vivant un authentique cours de religion, le considérant comme un lieu essentiel en matière de formation à la fois philosophique, théologique, citoyenne et spirituelle. Un cours « réussi » est selon moi un cours qui laisse quelques traces positives dans l’esprit et la mémoire des jeunes. Les élèves ne retiennent guère les contenus de nos cours, cela ne signifiant nullement que ces contenus soient sans importance. Au contraire ! Ils retiennent davantage ce qui tient à notre POSTURE (*) d’enseignant : posture intellectuelle (« j’ai apprécié votre cours parce qu’il m’a amené à me poser des questions et à réfléchir » – « vous cherchiez toujours à élever le débat »), posture éthico-spirituelle (« ma grand-maman étant décédée, vous avez inventé sur place une réflexion partagée avec les élèves autour de la question du deuil » – « vous preniez au sérieux la question de la pédocrimiminalité liée aux abus sexuels dans l’Eglise »), posture de professeur (« vous n’étiez pas démagogue »), posture pédagogique (« j’ai eu l’occasion de réaliser mon TFE avec vous »), etc. 

Je suis surtout très heureux d’avoir pu partager avec vous cet effort continu pour défendre un cours de religion de qualité. Très heureux aussi de vous avoir rencontrés et d’avoir continûment découvert combien ce cours vous tient à cœur. 

Passez d’agréables vacances, 

Marc Deltour

délégué épiscopal (2014-2019)

délégué épiscopal adj. (2020-2023)

* La posture engage tout notre être, et donc aussi notre langage non verbal. Cette posture est nécessairement liée à qui nous sommes en profondeur et en vérité. Ainsi ai-je toujours considéré que mon interaction avec telle classe, toujours unique, est un peu comme une micro-psychanalyse. 

Introduction au texte Mission de l’école chrétienne

Par Marc Deltour

Depuis deux ans déjà, un nouveau texte qui met en valeur le projet éducatif de l’enseignement catholique francophone a vu le jour. Ce texte a gardé son nom ancien bien connu : Mission de l’école chrétienne.

Il est né d’une certaine « obsolescence » de l’ancienne édition : par ex. des termes sonnent mal à nos oreilles aujourd’hui, comme celui d’évangéliser. Plus fondamentalement, notre contexte européen de sécularisation rapide et constante* entraîne une « refonte » de nos croyances et, partant, la nécessité de renouveler notre manière de parler aux hommes de notre temps.

Quatre options étaient possibles. La 1ère, celle d’entendre la sécularisation, mais en s’y enfouissant littéralement. C’eut été l’écouter sans tenter de lui répondre. La 2e, à l’inverse, celle d’une reconfessionnalisation de l’enseignement, ou l’option identitaire : un enseignement catholique pour des catholiques. Option déjà abandonnée dès le congrès de 2002, elle n’avait pas de sens pour un authentique projet éducatif. La 3e, plus subtile, aurait pris la voie d’une référence aux valeurs chrétiennes. Beaucoup parlent ainsi, mais c’aurait été, ici aussi, réducteur des ressources portées par le meilleur de la Tradition chrétienne. La voie choisie a été celle d’une recontextualisation, d’une réinterprétation de la tradition éducative portée par le christianisme. Dans l’échange qu’Etienne Michel a eu il y a 4 ans avec les évêques, il était question de mobiliser la référence à la tradition chrétienne de l’éducation pour contribuer à la formation de l’identité des élèves dans un contexte de pluralité des convictions. De cette manière, la référence au christianisme n’est pas banalisée mais assumée de manière explicite comme une référence éducative, tout en s’interdisant toute forme de prosélytisme et en s’adressant à des élèves et des étudiants dont la liberté de penser est également encouragée. 

Ce choix fut donc celui d’une éducation référée explicitement à ses sources, dans un dialogue avec la culture contemporaine. Cela nécessitait de poser un diagnostic sur les évolutions culturelles contemporaines et de penser le devenir de la culture scolaire dans ce contexte. Si la culture d’aujourd’hui tend à être dominée par la satisfaction immédiate et le consumérisme, par l’individualisme et l’utilitarisme, la culture proprement scolaire – et en particulier la culture de l’enseignement catholique – se présente jusqu’à un certain point comme une sorte de contre-culture nécessaire pour penser la mission de l’école au XXIème siècle.

Telle est l’option prise par l’équipe d’une dizaine de personnes, judicieusement choisies et placées sous l’autorité du Professeur Jean de Munck (UCLouvain). Cette équipe a travaillé plus d’une année et les différentes versions du texte ont reçu différentes corrections par les nombreuses personnes engagées au sein de l’enseignement catholique. Equipes diocésaines, directions responsables, fédérations d’enseignement, divers « experts » et j’en passe, autant de membres de la nébuleuse référencée « SeGEC » se sont emparés de la version première pour la faire évoluer vers le produit final. 

Comme le dira Jean de Munck lors de l’université d’été consacrée à ce projet éducatif (en août 2022), l’école se veut un PROJET CULTUFREL pour le XXIe siècle. Les grands thèmes qui ont mobilisé l’écriture du texte ont été : 1°) la personne comme liberté, l’accent étant mis à la fois sur le fait que nous n’existons que grâce à diverses relations constitutives de notre être et de ses capacités ; 2°) la culture (et son articulation aux savoirs) comme ressource pour la liberté. Il s’agissait ici d’éviter le relativisme si fréquent, tout en orientant son regard vers la recherche de vérités validées. Il s’agissait aussi d’ouvrir un espace critique où la dimension spirituelle de la personne puisse trouver des ressources pour se construire dans le dialogue avec d’autres convictions religieuses et/ou philosophiques. Dans une culture qui change, la référence à la transition écologique tient aussi une place particulière. 3°) L’école est aussi un acteur politique à part entière, avec sa part de formation citoyenne, sa référence éthique à l’égalité de tous (femme comme homme par ex.), une attention étant portée à l’inclusion de la diversité. 4°) La question de la place de l’enseignement catholique au sein de l’espace démocratique a aussi rappelé quelques dimensions originales de l’école catholique. Celle-ci se conforme en effet aux exigences pédagogiques de la Fédération d’Enseignement tout en occupant un rôle subsidiaire au sein de l’Etat démocratique. Ainsi quelques éléments originaux restent l’apanage d’une école catholique : par exemple une volonté de proximité entre l’école et ses acteurs qui permet une réactivité rapide en cas de difficultés et de problèmes très divers ou encore un pouvoir de responsabilité (appelé pouvoir organisateur) reposant sur une équipe de personnes qui offrent toutes temps et compétences dans un volontariat gratuit mais professionnel au service d’une ou plusieurs écoles. 

Découvrir le trésor éducatif de ce projet spécifique est possible au sein de chaque école : il suffit pour cela de prendre contact par ex. avec Colette Dethier, conseillère en pastorale (colette.dethier@segec.be) ou avec le vicariat de l’enseignement (vicariat.enseignement@evechedeliege.be).

Marc Deltour

* A ceux qui désirent approfondir cette question, je conseille la lecture d’un opuscule dynamique réalisé par Charles DELHEZ, Eglise catholique. Renaître ou disparaître, Editions jésuites, 2022, 78 p.

Université d’été du SeGEC – L’humain au coeur du changement

Comme chaque année, le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique vous convie à son Université d’été. Elle se déroulera le vendredi 18 août prochain à l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve. Son organisation est, cette année, prise en charge par l’Institut de formation de l’enseignement catholique (IFEC).

Cette journée de réflexion, de formation et d’échanges aura pour thème : L’humain au cœur du changement.

De multiples échanges ont récemment eu lieu sur la soutenabilité de la mise en œuvre de différentes réformes et sur la nécessaire adéquation avec le rythme des équipes au sein des établissements scolaires. Pour le SeGEC, il est indispensable de revenir à l’essence du Pacte pour un Enseignement d’excellence : une dynamique de changement à travers le plan de pilotage, enjeu collectif et espace de coopération, qui doit se déployer avec souplesse, au plus près de la réalité des écoles, sans imposer un timing intenable.

Plus d’informations sur le site du SeGEC.

Les affiches de pastorale scolaire 2022-2023 : « Oser des « pas sages’’ »

Cette série d’affiches nous fait entrer dans l’univers de la bande dessinée et invite à raconter comment, pas à pas, chacun écrit son histoire en marchant avec les autres vers son accomplissement.

Au fil de la vie, nous sommes heureux de pouvoir compter les uns sur les autres pour progresser. Personne ne doit rester seul sur le bord du chemin. Chacun est important et chacun a des ressources à offrir pour faire évoluer ceux qu’il, elle, rencontre.
Nous sommes tous plongés dans une période de transition écologique et sociétale. Nous vivons aussi des passages douloureux dans nos vies personnelles. Ce qui apparaît comme une impasse peut être l’occasion d’un passage vers plus de vie.
Des appels à nous dépasser nous sont lancés. Sortir de sa zone de confort n’est pas facile mais nous amène à découvrir les ressources insoupçonnées qui sont en soi. On ose alors regarder vers les étoiles et partager les expériences qui nous font grandir.
Chacun peut être amené grâce aux autres à faire des pas audacieux, un peu fous (1) parfois, qui font découvrir le « plus » qui est en soi et qui révèlent à nous-même et aux autres de nouveaux passages.
Nous devons cette série d’affiches au talent et à la créativité de Grégoire Emeric et à ses professeurs : Linda Vallejo et ses collègues de l’Institut Saint-Luc de Liège.
(1) Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages. 1 Corinthiens 1, 28

Les affiches et les pistes d’animation peuvent être téléchargée via le padlet du CIPS