Jean Rottner – Cette crise est un tournant politique

Le grand public a découvert Jean Rottner au plus fort de la crise sanitaire qui s’est abattue chez lui avant de toucher toute la France. « Chez lui », car Jean Rottner, 53 ans, n’est pas seulement le président de la région Grand Est. Il est aussi l’ancien maire de Mulhouse, ville très touchée par l’épidémie, qui l’a vu naître, et où il a exercé son premier métier de médecin urgentiste. Des soignants désespérés jusqu’au sommet de l’État, il a joué dans la crise un rôle clé. Une expérience qui l’a bousculé au-delà de toute préparation possible, et sur laquelle il a accepté de revenir pour La Croix L’Hebdo. Mais il se tourne déjà vers l’avenir, voulant voir dans cette crise une opportunité pour sa vaste région, entité nouvelle et critiquée qui, croit-il, peut en ressortir renforcée.
Croyant discret, époux et père, homme de droite qui refuse de s’enfermer dans des étiquettes, prônant la justice sociale et la bienveillance, il ne manque pas
de convictions sur la manière dont l’État pourrait se réformer, en partenariat avec les territoires.

Le téléchargement de tout le magazine revient à 2,99 €

Frédéric Boyer – Résister à la solitude

Chronique parue dans La Croix L’HEBDO du samedi 16 mai

Nous allons célébrer l’Ascension, c’est-à-dire un adieu, un départ, une absence. La disparition de Jésus, dit ressuscité et reconnu messie, d’un homme qui a passé sa vie publique à enseigner, à débattre. Un grand homme capable de discuter dans les synagogues et le Temple de Jérusalem avec les plus habiles, les plus religieux et savants connaisseurs de la Loi de Moïse, et qui aura donné sa vie pour comprendre, guérir, défaire la solitude humaine, celle figurée par les maladies, les possessions, les fantasmes, mais encore la douleur, la pauvreté, l’exclusion. Sa mort violente est elle-même un formidable quiproquo tragique. Il meurt seul, moqué et incompris à la fois des siens et des autorités religieuses ou politiques, après avoir tant parlé et essayé de convaincre.

Delphine Horvilleur – Nous sommes devenus des obsédés de l’identité

Interview dans La Libre de ce weekend.

Rabbine parmi les rabbins, Delphine Horvilleur a donné au mouvement juif libéral (aujourd’hui « Judaïsme en mouvement ») un nouvel essor. Si sa voix est très écoutée, ce n’est pas seulement parce qu’elle est claire et accessible, c’est aussi parce qu’elle est forte et lumineuse. Ses propos heurtent souvent les orthodoxes et les fondamentalistes. Son credo : l’ouverture et la tolérance, le respect et la bienveillance. L’amour, quoi. Mais un amour des autres qui se nourrirait de leurs différences. 

Elle cultive le doute qui construit. Elle aime jeter des ponts, ouvrir les portes et les fenêtres, même en temps de confinement. Surtout en temps de confinement. Car la tendance actuelle est plutôt au repli sur soi. « Cette crise, dit-elle, renforce les monologues idéologiques : confinées chez elles, beaucoup de personnes ne font que consolider leurs certitudes. » D’où son doute sur la manière dont nous sortirons de ce confinement : grandis ou médiocres, courageux ou peureux ?

Elle aime brouiller les pistes, même si elle le fait sans souci aucun de la provocation. Dans un monde religieux qui ne laisse pas beaucoup de place aux femmes, elle a choisi d’accéder au rabbinat après avoir étudié les textes à New York là où le mouvement juif libéral permettait l’ordination de femmes.

À Paris, ses offices attirent la foule des juifs et des non-juifs, des anonymes et des people. Elle a officié aux enterrements de Simone Veil et de Sonia Rykiel. Elle a créé Tenou’a, un atelier de pensée juive. Chaque mardi, confinement oblige, elle donne un exercice en vidéoconférence qui attire plus de 70 000 personnes. Pourquoi ? Parce que Delphine Horvilleur crée du savoir, répand de l’empathie, donne de l’espoir et aide à comprendre le monde. Que demander de plus ?

Frédéric Antoine – Dieu me sauvera

Edito publié dans l’Appel n°427 de mai 2020

Dans ce « magazine chrétien de l’actualité qui fait sens » vous pourrez lire l’édito signé Frédéric Antoine qui revient sur la problématique des grands rassemblements religieux organisés en temps de crise par certains leaders religieux pensant que la foi est le meilleur vaccin contre le coronavirus.

Dans ce même magazine, un article sur Rachid Benzine, islamologue, enseignant et écrivain, à l’occasion de son dernier livre, Ainsi parlait ma mère. Rachid Benzine défend l’idée d’une étude historico-critique du Coran comme seule voie possible pour lutter contre le fondamentalisme.

Toujours dans ce numéro, une interview de Vincent Flamand, à l’occasion de la sortie de son livre, Quand Dieu s’efface… . Cet ancien prêtre de 48 ans propose une réflexion en dehors des sentiers balisés.

L’édito de Frédéric Antoine peut être téléchargé depuis le site. Vous pouvez également télécharger gratuitement le numéro d’avril.

Marie Balmary – Dieu est-il pour quoi que ce soit dans ce qui nous arrive à tous?

Chaque jour, le quotidien « La Croix » publie une interview d’un grand témoin évoquant la crise sanitaire.

Marie Balmary, est psychanalyste et essayiste française. Proche de l’exégète Paul Bauchamps, elle pratique une lecture psychanalytique des récits bibliques fondateurs. Elle a notamment publié Nous irons tous au Paradis, le Jugement dernier en question, avec Daniel Marguerat, Paris, Albin Michel, 2012.

Dans son interview, la psychanalyste se penche sur la question du sens de cette crise à la lumière de la Genèse et de l’Exode.

L’article est en accès libre.

La religion, un jeu sérieux?

Si vous êtes lecteur du journal Le Soir, vous y avez peut-être lu l’interview de François De Smet à l’occasion de la sortie de son dernier livre: « Deus Casino ».

Dans cette interview, l’actuel président de Défi explique, en s’inspirant du pastafarisme, que la religion est probablement un jeu pris de plus en plus sérieux.

François De Smet s’était déjà exprimé dans les lignes de La Libre cette fois de manière plus précise. Ce qui lui avait valu un droit de réponse éclairé d’Erik De Beukelaer, argumentant à partir du théorème de la théière de Russel…

L’interview du politicien dans Le Soir lui vaut à nouveau une réponse amicale dans La Libre, toujours sous la plume d’Erik De Beukelaer.

Ces interviews et ces droits de réponse sont des textes intéressants, pouvant être utilisés en classe (3è degré) en guise d’introduction au cours par exemple. Le pastafarisme, expliqué dans un documentaire disponible sur YouTube ou ici, se prête assez bien au questionnement philosophique. Pour rappel, le pastafisme est un mouvement né aux Etat-Unis pour protester contre l’introduction au Kansas d’un cours de créationnisme en parallèle avec celui expliquant les théories de l’évolution. Cette « religion » affirme ironiquement que l’univers aurait été créé par un dieu en forme de spaghetti volant un jour de fête un peu trop arrosé…

André Comte-Sponville: «Laissez-nous mourir comme nous voulons!»

André Comte-Sponville est philosophe français, ancien membre du Comité consultatif national d’éthique de France.

Il se décrit comme matérialiste, rationaliste et humaniste. Il propose une éthique humaniste et une spiritualité sans Dieu.

Dans une récente interview au journal suisse Le Temps, il exprime son opinion qui contraste fortement avec le discours habituel autour du confinement. Les jeunes sont sacrifiés au détriment des personnes âgées, dénonce-t-il. La liberté est sacrifiée sur l’autel de la santé, ajoute-t-il.

Frédéric Boyer – Sous le soleil

Une opinion parue dans La Croix de ce 25/04/2020.

L’auteur nous livre une interprétation de notre vie sous le soleil à la lumière de Qohélet (l’Ecclésiale).

Vivre avec la vie est très difficile, c’est une affaire d’intensité, de rythme. Qohelet (L’Ecclésiaste), dans la Bible, nous le rappelle : tout ce que nous pensons être, avoir, expérimenter ne sont que les objets éphémères d’une poursuite insaisissable, dont le mouvement est toujours annulé et relancé par la vie même. (Lire la suite dans La Croix, libre accès)

Ilios Kotsou sur Dominicains.tv

Comment prendre soin de la vie, comme de notre bien le plus précieux ? Prendre soin de la planète. Prendre soin de la vie en nous, de notre santé bien sûr, mais aussi de notre écosystème émotionnel, bien souvent menacé par la multiplication des sollicitations extérieures (écrans, publicités, réseaux sociaux). Prendre soin de la vie autour de nous aussi, de ceux qui nous sont proches, de cette nature qui nous entoure et dont nous ne sommes qu’un maillon. Une rencontre avec le psychologue Ilios Kotsou sur Dominicains.tv.