Chronique parue dans La Croix L’HEBDO du samedi 16 mai
Nous allons célébrer l’Ascension, c’est-à-dire un adieu, un départ, une absence. La disparition de Jésus, dit ressuscité et reconnu messie, d’un homme qui a passé sa vie publique à enseigner, à débattre. Un grand homme capable de discuter dans les synagogues et le Temple de Jérusalem avec les plus habiles, les plus religieux et savants connaisseurs de la Loi de Moïse, et qui aura donné sa vie pour comprendre, guérir, défaire la solitude humaine, celle figurée par les maladies, les possessions, les fantasmes, mais encore la douleur, la pauvreté, l’exclusion. Sa mort violente est elle-même un formidable quiproquo tragique. Il meurt seul, moqué et incompris à la fois des siens et des autorités religieuses ou politiques, après avoir tant parlé et essayé de convaincre.