Recommandé par Lucy Schartz
Frédéric Lenoir signe ici un conte philosophique passionnant.
Nous sommes dans le sud de la France à la fin du XIXe siècle, dans un village où tout le monde se connait, se côtoie, sans pour autant s’apprécier. On retrouve le maire et le curé, ni amis ni ennemis, le cafetier du village qui rassemble tout le monde à l’heure de l’apéro, l’instituteur, le notable… comme on nous les a déjà dépeints cent fois dans d’autres récits. Alors qu’est-ce qui fait la différence ?
L’écriture tout d’abord. Fine, délicate, précise, elle croque à petites touches subtiles la personnalité de chacun au fil des pages et célèbre une ode à la nature et à la sensibilité.
Le ton ensuite. On se plonge dans une parabole moderne sur les valeurs universelles de l’existence. Pureté, simplicité, sincérité s’oppose naïvement à la cupidité et à la bêtise des hommes.
D’abord considéré comme l’idiot du village, Pierre sera ensuite l’objet de nombreuses convoitises puis de jalousies. Rêveur, poète, sincère et pur, il ne trouvera pas sa place dans ce monde de faux semblants, d’hypocrisie et d’envie.
Un court roman poétique et beau, un récit plein de fraîcheur dans un monde brutal et cruel, qui nous amène à réfléchir sur nos propres valeurs.
« Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur. »