« Le juif ne sait pas définir ce à quoi tient son judaïsme »

Ces propos sont ceux de Delphine Horvilleur lors d’une interview accordée à La Libre Belgique et publiée ce samedi 18 mars. L’article est en accès libre.

Delphine Horvilleur, née en France en 1974, obtient son diplôme de rabbin à New York en 2008. Elle est ensuite nommée rabbin(e) à Paris pour le MJLF (Mouvement juif libéral de France). Elle dirige également le magazine Tenou’a.

Delphine Horvilleur est également philosophe et romancière. Elle a publié dernièrement Il n’y a pas de Ajar. Monologue contre l’identité (Grasset, 2022).

« Le cours du tout »

Dans les lignes d’Entrées Libres, le mensuel de l’Enseignement catholique, vous trouverez un article d’Eric de Beukelaer. Le vicaire général du diocèse de Liège revient sur les velléités politiques de remplacer le cours de religion par le cours de philosophie et de citoyenneté : « D’aucuns moquaient injustement ce dernier en l’appelant ‘cours de rien’ ; s’il fallait trouver un surnom au cours de religion, je l’appellerais ‘cours du tout’. »

L’article complet peut être lu en suivant ce lien.

Comment se faire un avis?

Centre avec, dans son trimestriel En Question de ce printemps 2021, nous propose une réflexion sur « Comment se faire un avis? ».

Masque jetable ou en tissu ? Vaccination obligatoire ou pas ? Respect des religions ou de la liberté d’expression ? C’est en permanence que nous sommes amenés à nous forger des opinions. Sur les grandes questions de société comme sur les sujets du quotidien. Comment nous y prenons-nous ? Le plus souvent, très rapidement. Mais n’est-il parfois pas bon de prendre un peu de temps ? D’interroger la façon-même dont la question est posée ? De dépasser la binarité qui nous semble imposée ? De prendre distance par rapport aux émotions et au conditionnement de nos réseaux (sociaux) ? De chercher à donner à nos avis une connotation éthique ? À l’ère du compotisme, de la surinformation et des fake news, nous voilà appelés à un nouvel apprentissage. Qui doit nous aider à retrouver le goût de la complexité. Nous permettre de changer d’avis. Voire de confesser ne pas en avoir. Les enjeux sont importants : ce n’est qu’en retrouvant le sens du discernement, le temps de la réflexion et la capacité à dialoguer que nous pourrons encore vivre ensemble.

En Question est la revue trimestrielle du Centre Avec. L’écologie, la démocratie et l’interculturalité y sont abordées en vue de soutenir et d’encourager l’action pour la justice sociale. À travers des analyses, portraits et interviews, la revue entend faire émerger chez chaque citoyen la motivation à prendre ses responsabilités et à ouvrir un espace de réflexion et de recul afin de donner sens à ses engagements.

Plusieurs articles peuvent être lus en ligne. Le revue coûte 7 €. L’abonnement numérique revient à 15 €.

Caricature: « C’est quoi l’expression qu’ils veulent faire passer? »

Sur reli-infos.be, Philippe de Briey nous partage un article sur la liberté d’expression. Cette fois, ce sont des personnes que l’on n’entend jamais qui s’expriment: des femmes d’une cité de la banlieue au nord de Paris.

Philippe de Briey nous recommande également la lecture d’un autre texte sur les « caricatures sous lesquelles se déguise un racisme qui ne veut pas s’avouer ».

Les chemins du sacré sur Arte.tv

Dans des lieux emblématiques aux quatre coins du monde, Frédéric Lenoir, philosophe, sociologue et écrivain passionné de spiritualité, part à la rencontre de ceux qui font l’expérience d’une quête spirituelle.  Un pèlerinage qui mêle les voix de témoins anonymes et de personnalités comme le moine bouddhiste Matthieu Ricard, l’apnéiste Guillaume Néry ou encore l’astrophysicien Hubert Reeves.

Cette série documentaire de cinq épisodes de 50 minutes est disponible sur Arte jusqu’au 15/09/2021.

Jésus et l’islam sur Arte.tv

https://www.metmuseum.org

Pourquoi Jésus occupe-t-il une place exceptionnelle dans le Coran ? Les auteurs de « Corpus Christi » (Mordillat et Prieur) enquêtent sur les origines et la genèse de l’islam. C’est au carrefour des trois formes du monothéisme, dans la continuité du judaïsme de Moïse et du judéo-christianisme de Jésus, que cette enquête nous mène.

Une série de sept épisodes réalisés en 2015 et remis en accès libre par Arte.

Des funérailles dans World of Warcraft – Olivier SERVAIS (UCL)

Olivier Servais, professeur à l’UCL, est anthropologue et historien. Un de ses axes de recherche est consacré aux mondes virtuels.

À partir de l’ethnographie d’une cérémonie d’hommage à un défunt dans le jeu vidéo World of Warcraft, son article se focalise sur l’intention des participants. Sur la base de différents témoignages, il entend démêler la nature foncièrement religieuse et/ou sociale de ces commémorations.

Cette article peut être lu en suivant ce lien.

D’autres articles du même auteur peuvent être lus en suivant ce lien

Jean Rottner – Cette crise est un tournant politique

Le grand public a découvert Jean Rottner au plus fort de la crise sanitaire qui s’est abattue chez lui avant de toucher toute la France. « Chez lui », car Jean Rottner, 53 ans, n’est pas seulement le président de la région Grand Est. Il est aussi l’ancien maire de Mulhouse, ville très touchée par l’épidémie, qui l’a vu naître, et où il a exercé son premier métier de médecin urgentiste. Des soignants désespérés jusqu’au sommet de l’État, il a joué dans la crise un rôle clé. Une expérience qui l’a bousculé au-delà de toute préparation possible, et sur laquelle il a accepté de revenir pour La Croix L’Hebdo. Mais il se tourne déjà vers l’avenir, voulant voir dans cette crise une opportunité pour sa vaste région, entité nouvelle et critiquée qui, croit-il, peut en ressortir renforcée.
Croyant discret, époux et père, homme de droite qui refuse de s’enfermer dans des étiquettes, prônant la justice sociale et la bienveillance, il ne manque pas
de convictions sur la manière dont l’État pourrait se réformer, en partenariat avec les territoires.

Le téléchargement de tout le magazine revient à 2,99 €

Frédéric Boyer – Résister à la solitude

Chronique parue dans La Croix L’HEBDO du samedi 16 mai

Nous allons célébrer l’Ascension, c’est-à-dire un adieu, un départ, une absence. La disparition de Jésus, dit ressuscité et reconnu messie, d’un homme qui a passé sa vie publique à enseigner, à débattre. Un grand homme capable de discuter dans les synagogues et le Temple de Jérusalem avec les plus habiles, les plus religieux et savants connaisseurs de la Loi de Moïse, et qui aura donné sa vie pour comprendre, guérir, défaire la solitude humaine, celle figurée par les maladies, les possessions, les fantasmes, mais encore la douleur, la pauvreté, l’exclusion. Sa mort violente est elle-même un formidable quiproquo tragique. Il meurt seul, moqué et incompris à la fois des siens et des autorités religieuses ou politiques, après avoir tant parlé et essayé de convaincre.

Delphine Horvilleur – Nous sommes devenus des obsédés de l’identité

Interview dans La Libre de ce weekend.

Rabbine parmi les rabbins, Delphine Horvilleur a donné au mouvement juif libéral (aujourd’hui « Judaïsme en mouvement ») un nouvel essor. Si sa voix est très écoutée, ce n’est pas seulement parce qu’elle est claire et accessible, c’est aussi parce qu’elle est forte et lumineuse. Ses propos heurtent souvent les orthodoxes et les fondamentalistes. Son credo : l’ouverture et la tolérance, le respect et la bienveillance. L’amour, quoi. Mais un amour des autres qui se nourrirait de leurs différences. 

Elle cultive le doute qui construit. Elle aime jeter des ponts, ouvrir les portes et les fenêtres, même en temps de confinement. Surtout en temps de confinement. Car la tendance actuelle est plutôt au repli sur soi. « Cette crise, dit-elle, renforce les monologues idéologiques : confinées chez elles, beaucoup de personnes ne font que consolider leurs certitudes. » D’où son doute sur la manière dont nous sortirons de ce confinement : grandis ou médiocres, courageux ou peureux ?

Elle aime brouiller les pistes, même si elle le fait sans souci aucun de la provocation. Dans un monde religieux qui ne laisse pas beaucoup de place aux femmes, elle a choisi d’accéder au rabbinat après avoir étudié les textes à New York là où le mouvement juif libéral permettait l’ordination de femmes.

À Paris, ses offices attirent la foule des juifs et des non-juifs, des anonymes et des people. Elle a officié aux enterrements de Simone Veil et de Sonia Rykiel. Elle a créé Tenou’a, un atelier de pensée juive. Chaque mardi, confinement oblige, elle donne un exercice en vidéoconférence qui attire plus de 70 000 personnes. Pourquoi ? Parce que Delphine Horvilleur crée du savoir, répand de l’empathie, donne de l’espoir et aide à comprendre le monde. Que demander de plus ?