Notre délégué épiscopal prend congé…

Par Ingrid BUSA

Après la trilogie ‘examens-corrections-délibérations’, certains s’exclament : « ça sent les vacances ! ».  Ils ne croient pas si bien dire, car ‘sentir’ les vacances c’est ressentir toutes les saveurs qui nous traversent par une variété d’émotions … Chaleur et lumière du soleil, fumées de barbecues et glaces onctueuses, fleurs multicolores et chants d’oiseaux, cris de joies et de pleurs d’enfants jouant à l’extérieur, silences bénéfiques aussi et bien d’autres découvertes dont des lectures et des nouveaux paysages littéraires et des balades aux destinations parfois improbables…  

Les vacances, c’est prendre congé d’une partie de soi pour se laisser ré-enchanter ; un temps de qualité où nos sens prennent plus de place, comme dilatés pour permettre à notre rationalité et nos fonctionnements de se mettre en veille.

Mais pour Marc Deltour, notre délégué épiscopal liégeois, cet enchantement s’ouvre plus grand et le temps s’étire plus loin et plus vaste puisqu’il va quitter ses fonctions dès qu’il aura vidé son cartable…  Voilà qu’il pourra l’échanger contre son vélo ou le troquer contre un sac de rando ; cela fait, il en fera cadeau à son successeur…

N’allez toutefois pas croire que Marc va tout abandonner, c’est mal le connaître… Vous le trouverez de temps à autre en compagnie d’un livre, nous partager une réflexion, quelques idées et d’autres questions. Nous le croiserons encore lors de l’une ou l’autre réunion mais aux carrefours de ses nombreux chemins, nous lui souhaitons d’entre-voir d’autres sentiers, vers d’autres occupations et qui sait se découvrira-t-il de nouvelles passions laissées en jachère ou encore inexplorées. 

Vous qui avez collaboré, discuté et partagé des tranches de vie professionnelle et aussi parfois personnelle avec Marc, je me permets, en votre nom, de le remercier bien chaleureusement pour son engagement au service de l’enseignement et de l’Eglise, manifestant un réel enthousiasme, une connaissance actuelle des dossiers de la matière religieuse, un souci et un soutien sans faille auprès des élèves et des jeunes enseignants, toujours présent, parfois critique, mais à chaque fois dans une démarche d’authenticité et de respect de chacun. Alors, tout simplement, mais du fond du cœur, MERCI Marc !

Ingrid BUSA

CSA Religion Catholique

Du nouveau au Vicariat de l’Enseignement

Par Marc Deltour

Depuis quatre années déjà, le Vicariat de l’Enseignement est animé selon une collaboration bicéphale : M.F. Montrieux assure la représentation de l’évêque au sein d’une série d’institutions, notamment celles qui concernent l’enseignement libre, tandis que l’octroi des visas et le suivi des cours de religion était de mon ressort.

A partir du 1er septembre prochain, je pars définitivement en retraite et cède avec grand plaisir la place à celui que Mgr Delville a nommé pour les charges que j’exerçais : Jean-Marc Drieskens. 

Après avoir décroché son diplôme d’agrégé en Sciences religieuses de l’UCLouvain, Jean-Marc Drieskens a eu une longue expérience des cours de religion et occupé pendant plus de 20 ans la place de Directeur du Collège St-Barthélemy à Liège. Depuis quelques mois, il est mis au courant d’une série de dossiers à propos desquels nous travaillons déjà ensemble. Il suit aussi de très près tout ce qui touche à l’évolution politique de la place des cours de religion au sein des écoles. A cet effet, il s’est même déjà engagé au sein du Comité consultatif supérieur des cours philosophiques… puisqu’il le préside !

Bref, le témoin est déjà en voie de passation définitive. Je ne doute pas un seul instant que J.M. Drieskens mettra toutes ses compétences au service de l’accompagnement des enseignants et du suivi politique et pédagogique des cours de religion. D’avance, je l’en remercie.

Dans cette ligne, il est bon de vous informer, chère lectrice, cher lecteur, qu’une date a été arrêtée pour la traditionnelle assemblée générale des professeurs de religion : le mercredi 15 novembre prochain après-midi.  Jean-Marc Drieskens et Ingrid BUSA, accompagnatrice pédagogique, reviendront, j’en suis certain, sur cet événement.

En ce qui me concerne, je suis très heureux d’avoir participé à cet effort pour maintenir vivant un authentique cours de religion, le considérant comme un lieu essentiel en matière de formation à la fois philosophique, théologique, citoyenne et spirituelle. Un cours « réussi » est selon moi un cours qui laisse quelques traces positives dans l’esprit et la mémoire des jeunes. Les élèves ne retiennent guère les contenus de nos cours, cela ne signifiant nullement que ces contenus soient sans importance. Au contraire ! Ils retiennent davantage ce qui tient à notre POSTURE (*) d’enseignant : posture intellectuelle (« j’ai apprécié votre cours parce qu’il m’a amené à me poser des questions et à réfléchir » – « vous cherchiez toujours à élever le débat »), posture éthico-spirituelle (« ma grand-maman étant décédée, vous avez inventé sur place une réflexion partagée avec les élèves autour de la question du deuil » – « vous preniez au sérieux la question de la pédocrimiminalité liée aux abus sexuels dans l’Eglise »), posture de professeur (« vous n’étiez pas démagogue »), posture pédagogique (« j’ai eu l’occasion de réaliser mon TFE avec vous »), etc. 

Je suis surtout très heureux d’avoir pu partager avec vous cet effort continu pour défendre un cours de religion de qualité. Très heureux aussi de vous avoir rencontrés et d’avoir continûment découvert combien ce cours vous tient à cœur. 

Passez d’agréables vacances, 

Marc Deltour

délégué épiscopal (2014-2019)

délégué épiscopal adj. (2020-2023)

* La posture engage tout notre être, et donc aussi notre langage non verbal. Cette posture est nécessairement liée à qui nous sommes en profondeur et en vérité. Ainsi ai-je toujours considéré que mon interaction avec telle classe, toujours unique, est un peu comme une micro-psychanalyse. 

Introduction au texte Mission de l’école chrétienne

Par Marc Deltour

Depuis deux ans déjà, un nouveau texte qui met en valeur le projet éducatif de l’enseignement catholique francophone a vu le jour. Ce texte a gardé son nom ancien bien connu : Mission de l’école chrétienne.

Il est né d’une certaine « obsolescence » de l’ancienne édition : par ex. des termes sonnent mal à nos oreilles aujourd’hui, comme celui d’évangéliser. Plus fondamentalement, notre contexte européen de sécularisation rapide et constante* entraîne une « refonte » de nos croyances et, partant, la nécessité de renouveler notre manière de parler aux hommes de notre temps.

Quatre options étaient possibles. La 1ère, celle d’entendre la sécularisation, mais en s’y enfouissant littéralement. C’eut été l’écouter sans tenter de lui répondre. La 2e, à l’inverse, celle d’une reconfessionnalisation de l’enseignement, ou l’option identitaire : un enseignement catholique pour des catholiques. Option déjà abandonnée dès le congrès de 2002, elle n’avait pas de sens pour un authentique projet éducatif. La 3e, plus subtile, aurait pris la voie d’une référence aux valeurs chrétiennes. Beaucoup parlent ainsi, mais c’aurait été, ici aussi, réducteur des ressources portées par le meilleur de la Tradition chrétienne. La voie choisie a été celle d’une recontextualisation, d’une réinterprétation de la tradition éducative portée par le christianisme. Dans l’échange qu’Etienne Michel a eu il y a 4 ans avec les évêques, il était question de mobiliser la référence à la tradition chrétienne de l’éducation pour contribuer à la formation de l’identité des élèves dans un contexte de pluralité des convictions. De cette manière, la référence au christianisme n’est pas banalisée mais assumée de manière explicite comme une référence éducative, tout en s’interdisant toute forme de prosélytisme et en s’adressant à des élèves et des étudiants dont la liberté de penser est également encouragée. 

Ce choix fut donc celui d’une éducation référée explicitement à ses sources, dans un dialogue avec la culture contemporaine. Cela nécessitait de poser un diagnostic sur les évolutions culturelles contemporaines et de penser le devenir de la culture scolaire dans ce contexte. Si la culture d’aujourd’hui tend à être dominée par la satisfaction immédiate et le consumérisme, par l’individualisme et l’utilitarisme, la culture proprement scolaire – et en particulier la culture de l’enseignement catholique – se présente jusqu’à un certain point comme une sorte de contre-culture nécessaire pour penser la mission de l’école au XXIème siècle.

Telle est l’option prise par l’équipe d’une dizaine de personnes, judicieusement choisies et placées sous l’autorité du Professeur Jean de Munck (UCLouvain). Cette équipe a travaillé plus d’une année et les différentes versions du texte ont reçu différentes corrections par les nombreuses personnes engagées au sein de l’enseignement catholique. Equipes diocésaines, directions responsables, fédérations d’enseignement, divers « experts » et j’en passe, autant de membres de la nébuleuse référencée « SeGEC » se sont emparés de la version première pour la faire évoluer vers le produit final. 

Comme le dira Jean de Munck lors de l’université d’été consacrée à ce projet éducatif (en août 2022), l’école se veut un PROJET CULTUFREL pour le XXIe siècle. Les grands thèmes qui ont mobilisé l’écriture du texte ont été : 1°) la personne comme liberté, l’accent étant mis à la fois sur le fait que nous n’existons que grâce à diverses relations constitutives de notre être et de ses capacités ; 2°) la culture (et son articulation aux savoirs) comme ressource pour la liberté. Il s’agissait ici d’éviter le relativisme si fréquent, tout en orientant son regard vers la recherche de vérités validées. Il s’agissait aussi d’ouvrir un espace critique où la dimension spirituelle de la personne puisse trouver des ressources pour se construire dans le dialogue avec d’autres convictions religieuses et/ou philosophiques. Dans une culture qui change, la référence à la transition écologique tient aussi une place particulière. 3°) L’école est aussi un acteur politique à part entière, avec sa part de formation citoyenne, sa référence éthique à l’égalité de tous (femme comme homme par ex.), une attention étant portée à l’inclusion de la diversité. 4°) La question de la place de l’enseignement catholique au sein de l’espace démocratique a aussi rappelé quelques dimensions originales de l’école catholique. Celle-ci se conforme en effet aux exigences pédagogiques de la Fédération d’Enseignement tout en occupant un rôle subsidiaire au sein de l’Etat démocratique. Ainsi quelques éléments originaux restent l’apanage d’une école catholique : par exemple une volonté de proximité entre l’école et ses acteurs qui permet une réactivité rapide en cas de difficultés et de problèmes très divers ou encore un pouvoir de responsabilité (appelé pouvoir organisateur) reposant sur une équipe de personnes qui offrent toutes temps et compétences dans un volontariat gratuit mais professionnel au service d’une ou plusieurs écoles. 

Découvrir le trésor éducatif de ce projet spécifique est possible au sein de chaque école : il suffit pour cela de prendre contact par ex. avec Colette Dethier, conseillère en pastorale (colette.dethier@segec.be) ou avec le vicariat de l’enseignement (vicariat.enseignement@evechedeliege.be).

Marc Deltour

* A ceux qui désirent approfondir cette question, je conseille la lecture d’un opuscule dynamique réalisé par Charles DELHEZ, Eglise catholique. Renaître ou disparaître, Editions jésuites, 2022, 78 p.

Université d’été du SeGEC – L’humain au coeur du changement

Comme chaque année, le Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique vous convie à son Université d’été. Elle se déroulera le vendredi 18 août prochain à l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve. Son organisation est, cette année, prise en charge par l’Institut de formation de l’enseignement catholique (IFEC).

Cette journée de réflexion, de formation et d’échanges aura pour thème : L’humain au cœur du changement.

De multiples échanges ont récemment eu lieu sur la soutenabilité de la mise en œuvre de différentes réformes et sur la nécessaire adéquation avec le rythme des équipes au sein des établissements scolaires. Pour le SeGEC, il est indispensable de revenir à l’essence du Pacte pour un Enseignement d’excellence : une dynamique de changement à travers le plan de pilotage, enjeu collectif et espace de coopération, qui doit se déployer avec souplesse, au plus près de la réalité des écoles, sans imposer un timing intenable.

Plus d’informations sur le site du SeGEC.

Les affiches de pastorale scolaire 2022-2023 : « Oser des « pas sages’’ »

Cette série d’affiches nous fait entrer dans l’univers de la bande dessinée et invite à raconter comment, pas à pas, chacun écrit son histoire en marchant avec les autres vers son accomplissement.

Au fil de la vie, nous sommes heureux de pouvoir compter les uns sur les autres pour progresser. Personne ne doit rester seul sur le bord du chemin. Chacun est important et chacun a des ressources à offrir pour faire évoluer ceux qu’il, elle, rencontre.
Nous sommes tous plongés dans une période de transition écologique et sociétale. Nous vivons aussi des passages douloureux dans nos vies personnelles. Ce qui apparaît comme une impasse peut être l’occasion d’un passage vers plus de vie.
Des appels à nous dépasser nous sont lancés. Sortir de sa zone de confort n’est pas facile mais nous amène à découvrir les ressources insoupçonnées qui sont en soi. On ose alors regarder vers les étoiles et partager les expériences qui nous font grandir.
Chacun peut être amené grâce aux autres à faire des pas audacieux, un peu fous (1) parfois, qui font découvrir le « plus » qui est en soi et qui révèlent à nous-même et aux autres de nouveaux passages.
Nous devons cette série d’affiches au talent et à la créativité de Grégoire Emeric et à ses professeurs : Linda Vallejo et ses collègues de l’Institut Saint-Luc de Liège.
(1) Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages. 1 Corinthiens 1, 28

Les affiches et les pistes d’animation peuvent être téléchargée via le padlet du CIPS

Mission de l’école chrétienne à l’Université d’été du SeGEC

Par Colette DETHIER

Chaque année, durant le mois d’août, le SeGEC propose à tous les acteurs de l’enseignement une journée intitulée : Université d’été.

En août 2022, le thème de cette journée tournait autour de la Mission de l’école chrétienne, avec plusieurs intervenants qui se sont relayés durant toute la journée pour faire découvrir ce document mis à jour récemment.

Tous les éléments de cette « université » sont centralisés dans un padlet que vous trouverez sur le site de la Pastorale scolaire Liège, option « Outils ». Tous les documents, vidéos et autres peuvent être téléchargés à partir de celui-ci.

Il se présente sous forme de 13 colonnes :

La première colonne, reprend le texte officiel MEC ainsi que celui pour l’enseignement supérieur de promotion sociale.

Dans la deuxième colonne vous trouverez plusieurs vidéos :

  • Vidéo qui présente le texte en général
  • Une école libre dans un état de droit
  • Eduquer, c’est espérer
  • Une éducation dans une société démocratique
  • Une éducation par la culture
  • Une éducation pour la personne

La troisième colonne vous présente 4 PowerPoint

  • MEC sous forme de plan
  • Historique du nouveau texte : présentation des scénarios, contexte pour une refonte et lignes de force du nouveau document
  • Au cœur du projet éducatif : au centre « la personne »
  • Le bien commun

Les sept colonnes qui suivent présentent chacune une des conférences :

  • Etienne Michel, directeur général du SEGEC (secrétariat général de l’enseignement catholique), présente le programme de la journée.

 « L’enseignement, nous le savons ne se tient jamais à distance de l’histoire du monde, comme peuvent en témoigner les directions d’école et les équipes éducatives confrontés au défi quotidien de poursuivre leur mission dans des conditions qui peuvent être parfois difficiles. La petite histoire de l’enseignement catholique en Belgique francophone s’inscrit ainsi dans la « grande histoire des hommes » en train de se faire. »

Trois vidéos : introduction /4 scénarios /4 thématiques et le document PDF, synthèse

  • Myriam Gesché, déléguée épiscopale pour le Diocèse de Tournai. Thème de sa conférence : Porte d’entrée dans Mission de l’école chrétienne.

 « Ce projet éducatif s’inscrit dans une longue histoire qui nous nourrit. Ce riche héritage, l’école catholique se fait un devoir de le revisiter régulièrement pour s’orienter vers l’avenir en rencontrant de nouveaux défis. Le christianisme n’occupe plus une position hégémonique dans notre société. Cela lui permet de retrouver une place plus juste pour nos contemporains »

Cinq vidéos : présentation de MEC / le bien commun / la personne / la culture et la maison commune et le document PDF reprenant ces interventions.

  • Vincent Flamand, philosophe, théologien et enseignant : Transmettre ce qui ne s’enseigne pas.

 « Le christianisme, ça peut être l’amour inconditionnel, l’agapè. Et l’agapè fait voler en éclats les identités. C’est-à-dire qu’au fond, le sens profond d’une école catholique, si elle vit en fidélité à son héritage, c’est de dépasser toutes ces frontières et ces barrières d’identités pour s’ouvrir à chacun. »

Six vidéos : introduction / La question de l’universalité et de la spécificité / la question du temps / les questions en souffrance / question de sens / question de l’inconscient, du lien aux autres, le document synthèse en PDF, plus « Ce que n’est pas MEC »

  • Jean de Munck, sociologue et docteur en philosophie, professeur de sociologie à l’UCL : un projet culturel pour le XXIe siècle.

 « Eduquer des personnes veut dire : fournir à chacun et chacune les ressources nécessaires pour réussir sa vie, c’est-à-dire choisir, en connaissance de cause et sans contrainte, une forme de vie ; et réaliser effectivement ce choix avec les autres, dans le monde politique et socio-économique. L’éducation a pour nous un sens éthique, au sens fort et englobant du terme. C’est ce fil très solide qui nous relie à la grande tradition chrétienne… »  

Six vidéos : introduction / deux notions clefs : la personne et la culture / l’articulation des savoirs / moral et esthétique : comprendre, juger, créer / la dimension spirituelle / l’école, acteur politique, et le document synthèse en PDF.

  • David Renders, docteur en droit et philosophie, professeur à l’UCL : La liberté d’enseignement : singulière ou plurielle ?

 « La liberté de l’enseignement dans son contenu, c’est un ensemble de prescriptions – de prescriptions constitutionnelles – : La liberté de l’enseignement, le droit à l’enseignement, l’égalité dans l’enseignement et l’égalité de l’enseignement. La liberté d’enseignement, en Belgique, c’est donc une liberté plurielle et même plurielle en sens divers. Et par le caractère pluriel qui est le sien, la liberté d’enseignement à la belge est tout à fait singulière en Europe. »

Cinq vidéos : introduction / la liberté d’enseignement dans son contexte / la liberté d’enseignement dans son contenu / la liberté d’enseignement dans son contrôle / conclusion et PDF synthèse

  • Bernard Feltz, biologiste et philosophe, professeur de philosophie des sciences à l’UCL : enjeux pour l’enseignement supérieur et de promotion sociale.

« Le Projet moderne au 18e siècle s’inscrivait dans une confiance absolue dans les capacités de la raison. La modernité critique au 21e siècle renoue avec une confiance en l’humain en prenant en compte la finitude de la raison. C’est une réconciliation de l’humain avec ses limites, avec lui-même. Notre monde ne sera jamais parfait. Il nous appartient pourtant de l’améliorer. C’est une tâche infinie mais non vaine. C’est notre responsabilité. C’est notre grandeur. »

Quinze vidéos : un projet éducatif renouvelé dans une époque en mutation / introduction/ modernité, rapport au bien, au vrai, au politique / émergence de la modernité/ crise de la modernité / propositions contemporaines / rationalité épistémique / rationalité herméneutique / rationalité téléologique / enjeux sociétaux / point de vue institutionnel / point de vue ecclésial / point de vue de la société civile / point de vue international/ ouverture, plus document PDF

  • Marthe Nyssen, docteur en économie, professeur du département d’économie à l’UCL : L’école crée-t-elle de la valeur économique ?

 « L’école produit de la valeur économique, si on approche l’économie avec un regard substantif. La collectivité nous transmet des missions d’intérêt général à nous acteurs du non-marchand, et nous avons donc une responsabilité sociale, sociétale toute particulière dans le déploiement de nos services. Le non-marchand rassemble les plus nobles de notre société. Et donc notre responsabilité est de contribuer à l’indispensable et urgent double encastrement de l’économie entre le plafond environnemental et le plancher social. »

Cinq vidéos : introduction / pour une vision large de l’économie / le non marchand produit–il de la valeur ? / la Grande Transformation à la Grande transition / pédagogie de la transition, plus le PDF

Les deux dernières colonnes vous présentent les outils créés par le Service d’étude du SEGEC.

  •   Un folder à l’attention des parents que vous pouvez télécharger à partir du Padlet
  • Des outils d’animation et de communication :

1. Des mots pour le dire : un jeu de carte avec un timing et variante selon vos choix en animation de groupe ou pour illustrer vos diverses. communications. C’est une sélection de phrases qui permet une entrée dans le texte.

Particulièrement adapté à des petits groupes. 

2. Photolangage : jeu de cartes permettant une entrée dans le texte à travers une sélection d’images et de photos, issue entre autres de Mission de l’école chrétienne.

La dernière colonne vous renvoie directement sur le site du SEGEC

Pour tous renseignements ou pour vous aider lors d’une journée pédagogique ou autre, vous pouvez toujours me contacter : colette.dethier@segec.be

                                                                                        Colette Dethier

Du neuf pour le journal « En Vue »

N’hésitez pas à vous rendre sur le site de la Pastorale scolaire de Liège option « outils », journal « En Vue juin 2023 » pour visiter toutes les activités pastorales de cette année scolaire, au niveau secondaire / fondamental / projets menés en commun / dans les écoles et aussi les Activités de SDJ (préparation des JMJ, entre autres).

Dès le début de l’année scolaire prochaine, je demanderai par l’intermédiaire des professeurs relais mais aussi et surtout par le biais des directions de la commission pastorale scolaire de proposer à tous les établissements catholiques de partager leurs activités en matière Pastorale. Celles-ci seront stockées dans un Padlet intitulé : «  En Vue… de partager « . Ce serait pour les écoles et les membres des groupes de soutien à la Pastorale, une mine très riche de diverses activités. Il suffirait de remplir un tableau comme ci-dessous. En rajoutant à l’occasion des photos.

Ecole : ……………….

Professeur de contact :  NOM / PRENOM / TELEPHONE…………….

Thème de l’activité : ……………….

Quoi ?Qui ?CommentQuand ?Ressources
Étapes concrètes de l’activitéPersonnes concernéesComment allons-nous procéder ?A quelle occasion et à quelle date ?Quels sont les moyens utilisés ?

    
Pour tous renseignements, contactez-moi : colette.dethier@segec.be

📆 Projets 2023/2024 pour les relais de la Pastorale

17 octobre 2023 : première journée des relais avec en invité : Vincent Flamand 

L’après-midi sera consacrée à différents ateliers:

Sabine Dubois: BAO et des techniques d’animation

Julie Gustin pour le PECA autour de la citoyenneté

Claire Hebbelinck avec des clés pour la vie du jeune dans un contexte de retraite scolaire

Amandine Henri pour entraide et fraternité

Helga Corvers pour le projet change (problématique des réfugiés et exclus)

19 mars 2024 : deuxième journée des relais avec en invité Agnès Charlemagne

Agnès Charlemagne est formée à l’Institut de Sciences et Théologie des Religions de Marseille. De 2005 à 2012, elle est Adjointe en Pastorale Scolaire dans un collège marseillais. Elle propose actuellement des formations pour parents et animateurs : « des ados parlent ». Elle y a développé une méthode pour accompagner les enfants et les adolescents dans leurs questions spirituelles. 

Blaise Pascal – 400 ans après…

Le 19 juin 1623 naissait le célèbre scientifique, théologien et philosophe Blaise Pascal.

La Libre du 1er juillet lui consacre deux pages en interrogeant deux philosophes contemporains (croyant et athée) qui lui rendent hommage.

Pour approfondir, La Croix L’HEBDO a publié un numéro spécial consacré au philosophe.

A lire également: Voilà ce que c’est que la foi : 15 textes présentés et commentés par Jean de Saint-Cheron disponible chez Siloë.

Bonne lecture!

La résurrection du Christ: le signe du tombeau

regard historique et quête de sens

Arcabas – Détail polyptique « Passion Résurrection » – Les femmes Myrrophores

La confession de la résurrection du Christ concerne de manière déterminante la foi chrétienne. Sans elle, pas de religion ni de foi chrétienne : Jésus serait resté un prophète, jamais le Fils de Dieu. Et comme l’écrit l’apôtre Paul : « Si Christ n’est pas ressuscité, vide est notre foi » (1 Co 15,14). 

Parmi les modalités du contexte textuel dans lequel cette résurrection a été confessée, on trouve au premier chef des « annonces kérygmatiques » comme par ex. en Ac 2,23-24 : « Cet homme que vous avez attaché à la croix et mis à mort… Dieu l’a ressuscité ». Mais aussi deux sortes de récits évangéliques : les uns rapportant le vide du tombeau et d’autres relatant des apparitions aux apôtres et à des disciples choisis (parmi lesquels S. Paul lui-même, tout en sachant que son cas est particulier). 

La mention du tombeau à la pierre roulée ne fait pas partie des énoncés de la confession de foi primitive. En effet, il est absent de la « tradition » à laquelle Paul se réfère, socle de la Bonne Nouvelle : « Christ est mort, pour nos péchés, selon les Ecritures. Il a été enseveli ; il est ressuscité ; il est apparu à Képhas, puis aux Douze… à plus de cinq cents frères à la fois, à Jacques, à tous les apôtres. En tout dernier lieu, à moi l’avorton. » (1 Co 15,3-8). 

Ce sont donc les évangiles qui se sont attachés à raconter, après l’ensevelissement, la découverte stupéfiante du tombeau ‘vide’. Etonnamment, chaque ‘cycle pascal’, propre aux évangiles, commence par un récit de découverte du tombeau ouvert. Un ‘signe en creux’ de la résurrection de Jésus ! Signe premier donc… Porté par des femmes, saluant ainsi la capacité du féminin de recevoir quelqu’un, d’accueillir un autre en soi-même. Une capacité d’hospitalité en quelque sorte. Mais aussi une capacité à porter un vivant, enjeu de la nouveauté qui émerge de ce récit. Car tel est bien le défi de fond qui émerge : comment porter à la parole un Jésus vivant, alors même que la crucifixion a clairement jeté le discrédit sur lui ? 

Suivons le destin de ces trois femmes selon le récit le plus ancien (celui de Marc 16,1-8), en notant dès à présent que ce récit évoque non une tradition littéraire première, mais une tradition seconde. « La tradition du tombeau ouvert n’est ni le point de départ, ni le présupposé de la foi en la résurrection de Jésus » affirme le grand exégète Daniel Marguerat dans Vie et destin de Jésus de Nazareth, Seuil, 2019. « C’est l’inverse qui est vrai : la foi résurrectionnelle a produit cette tradition seconde (1), qui n’a jamais fonctionné comme preuve de la résurrection. » Et il ajoute que cette tradition – ‘légendaire’ donc – jouissait d’une grande autorité au 1er siècle, se prêtant à « contredire l’idée de la mort violente de Jésus comme châtiment divin d’un blasphémateur. » Le tombeau miraculeusement ouvert permet de signifier l’œuvre d’un Dieu réhabilitant la mémoire de Jésus. Il permet aussi de mettre des femmes aux avant-postes de l’annonce de la radicale Nouveauté. 

Voilà donc ces femmes myrophores comme les appelle F. Hadjadj dans Résurrection. Mode d’emploi, (Ed. Magnificat, 2016) : Marie la Magdaléenne, Marie la mère de Jacques et Salomé. Elles ont acheté des aromates pour venir embaumer Jésus dont le corps repose dans un tombeau selon le soin juif aux morts (et contrairement aux corps des suppliciés laissés sur place, offerts aux bêtes puis abandonnés à la fosse commune, comme le veut le droit romain). Ironie du texte : elles cherchent à oindre l’Oint (ou messie), n’hésitant pas à défier l’impureté d’un contact avec le corps mort. Beau geste de piété, devoir d’hommage à ce proche qu’elles ont connu. « Elles allaient voir sa face dont le visage s’était enfui, appliquer leurs paumes sur sa peau insensible, hésiter près des marques des clous, éprouver le poids de ses membres inertes, éprouver l’horreur de cette bouche d’où elles avaient entendu ruisseler les torrents du Paradis et qui n’étaient maintenant plus que cette chose sans nom, moins qu’une plaie, près de pourrir sur le rictus du crâne. Elles pensaient à tout cela en se rendant au sépulcre, ainsi qu’à leur geste final, qui serait de le renvelopper comme un bébé dans ses langes et de jeter un dernier coup d’œil sur ce Dieu qui n’était plus qu’un processus de décomposition dissimulé dans un paquet de linges blancs et parfumés… » (F. Hadjadj, op. cit., p. 43)

Mais voilà, rien de tout cela n’eut lieu. Le soleil est déjà levé… et la pierre déjà roulée comme pour figurer le déjà-là de l’acte de Dieu. Le récit est à interpréter, n’est-ce pas ! Il n’est pas une scène historique (malgré sa force propre de récit), mais une merveille de spiritualité pascale qui veut faire entrer le lecteur dans un acte de foi/confiance. Deux pièges sont à éviter lorsqu’on lit un texte biblique. Celui d’oublier la lettre même du texte, au risque alors qu’il se réduise à une projection de ce que nous voudrions y voir. Ou, à l’opposé, celui de se limiter à une lecture seulement factuelle : il s’agirait alors d’une lecture très appauvrissante, qui ne rencontrerait pas le texte comme ce qu’il est toujours, en premier lieu et fondamentalement, à savoir un témoignage de foi/confiance. Notre lecture cherche l’esprit dans la lettre !

Les femmes-disciples entrent au tombeau… Elles voient un très jeune homme, assis sur la droite, revêtu d’une robe blanche. Pourquoi Marc n’utilise-t-il pas le mot d’ange à ce point du récit ? Etablit-il un lien avec le jeune homme (figure de tout disciple) – dont il est le seul à évoquer la présence lors du récit de la Passion, lorsqu’il écrit à la fin de la scène de la trahison de Judas : « Tous l’abandonnèrent et prirent la fuite. Un jeune homme le suivait, n’ayant qu’un drap sur le corps. On l’arrête, mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu » (Mc 14, 50-52) ? La robe blanche peut assurément signifier la robe que revêt le baptisé, le récit de Marc faisant partie des toutes premières liturgies de la nuit de Pâques aux cours desquelles les catéchumènes recevaient le baptême. Le jeune homme devient alors le symbole de tout croyant qui, par son baptême, passe de la mort à la Vie au cours de la Pâque avec Jésus. 

Les femmes sont fascinées de stupeur : le terme utilisé par Marc ici suggère une stupeur qui exprime une emprise liée à une vision divine. Comme si elles étaient « victimes » d’une nouveauté radicale. 

La parole du jeune homme invite précisément ces femmes à ne pas rester dans leur stupeur ; elle annonce le déplacement du Nazaréen qu’elles cherchent : le Crucifié est réveillé ; il n’est pas là. « Partez dire à ses disciples, et à lui Pierre : Il vient au-devant de vous en Galilée. Là, vous pourrez le voir comme il vous a dit ». Thème capital de Jésus qui, sur les routes de nos vies, est toujours au-devant de nous, même si nous l’ignorons. C’est Lui qui nous invite – toujours et encore – à un engagement de Vie, sans cesse à renouveler. 

Marc achève son récit par la fuite des femmes du tombeau. « Prises de tremblement, elles ne dirent rien à personne. Elles avaient peur. » Comment comprendre cette finale ? La peur peut évoquer ici la bien connue « crainte de Dieu comme Seigneur » qui consonne avec la stupeur évoquée plus haut. Quant à leur silence, il ne manque pas de surprendre. Chez Marc en effet – à la différence des trois autres évangélistes – aucune suite n’est racontée, dans la version originelle de l’évangile. Chez lui, aucun récit où le Nazaréen se donne à reconnaître auprès des siens. Une manière de questionner le lecteur croyant : quel espace vas-tu construire pour ce Seigneur Vivant qui toujours te précède ?

N’est-ce pas ce qu’ont dû réaliser ces femmes, laissées avec leurs onguents sur les bras, privées du deuil qu’elles auraient légitimement désiré vivre, mais que l’annonce de la Nouvelle incroyable a pétrifiées bouches bées ? Elles pensaient voir un mort et elles sont devant le vide du tombeau, l’absence d’une présence… Comme si le souffle les précédait et que la vie s’invitait ailleurs… Rappel de la Création où Dieu, le 7e jour, s’efface (tsimtsoum) pour laisser la place à l’homme… 

Le tombeau vide n’est-il pas aussi comme une sollicitation à (y) projeter nos deuils, nos fragilités, nos errances et nos erreurs … ? Les y projeter, précisément pour faire le vide, pour faire aveu de vulnérabilité, se reconnaître pauvre (être de finitude) et rendre ainsi possible ce qui est en germe de transformation et de résurrection dans nos propres vies. N’est-ce pas ici le sens fondamental de tout tombeau : être le signe d’un passage vers la Vie, toujours plus forte que nos morts intérieures ?

De combien de deuils, mais aussi de nouveaux enfantements de vie, le silence est-il la première étape ? 

Joyeuse fête de Pâques

Ingrid Busa et Marc Deltour

(1) Il convient ici de rappeler avec Daniel Marguerat « l’absence frappante d’une vénération ancienne du tombeau de Jésus à Jérusalem : la localisation actuelle du Saint-Sépulcre remonte à l’empereur Constantin et à sa mère Hélène, c’est-à-dire au IVe siècle » (p. 268). Pour ceux qui désirent davantage de détails sur l’approche de la résurrection sous l’angle de l’historien, je renvoie au chapitre que Daniel Marguerat lui consacre aux pages 261 – 278 : il n’hésite pas à montrer comment les premiers disciples ont dû affronter de nombreuses critiques de la résurrection de Jésus, comment, de ce fait, les récits de Pâques vont être infiltrés d’une apologétique de la résurrection. « La foi de Pâques est donc une lecture théologique de la croix », écrit-il p. 272.